Plafond
2021
Filet en lin, fil de laine rouge, panneaux led
15 x 10 m
À travers cette installation, je convoque le concept d’hétérotopie, qui existait en filigrane dans mes précédents travaux. Mais c’est à travers cette forme qu’il prend tout son sens.
On retrouve avec cette installation les thématiques de l’océan, du monde du silence, comme un ailleurs voulu mais inatteignable, à la fois hostile mais captivant.
Il constitue une étape dans cette quête personnelle que j’aie initiée au début du mois d’avril 2020 : cette installation retrace cette idée de lieux souhaités mais introuvables. Avec cette pièce, je m’approche de ce que je cherche depuis un certain temps, à savoir figurer un lieu unique, existant par lui-même, pour lui-même, et coupé du monde extérieur.
Une des idées maîtresses évoquées lors de la réalisation de cette pièce aura été celle de « Doux inconfort » : pas si lointaine de « l’inquiétante étrangeté » de Freud, le doux inconfort se veut être la matérialisation d’une sensation éprouvée durant les mois passés en enfermement, à savoir un sentiment de confort, d’appréciation de son chez soi, tout en pouvant s’empêcher de le trouver dérangeant, celui-ci se muant doucement en une prison dorée. Le fait que la pièce dans laquelle se trouvait l’installation soit totalement fermée, presque hermétiquement, à l’extérieur, visait à transmettre l’envie d’un non-lieu qui soit paradoxal pour son habitant-créateur, et univoquement gênant voire hostile pour tout visiteur étranger. D’une autre manière, en ayant un élément qui nous surplombe, nous recouvre et nous enveloppe presque, évoquant selon chacun un ciel, la surface d’un océan, l’intérieur d’une caverne, cette pièce évoque également le Wanderlust : pensée comme un ailleurs et pourtant prison, à la fois propice à la contemplation et pourtant hostile, le désir de dépasser cette pièce fermée ainsi que l’ennui du quotidien et de la routine se font ressentir.