Pagures 2 à 7
2020 à 2021 (expérimentations)
Peinture, voile de windsurf peinte en noir, corde, 40 grelots, 150 m de fil de laine rouge, bois récupéré sur place peint en bleu
Dimensions variables
Un pagure est un crustacé couramment appelé bernard-l’ermite. J’ai imaginé ces espaces comme des biomes, ou des chambres d’enfants, des espaces sûrs et coupés de l’extérieur, comme des sortes de safe spaces personnels, et simultanément porteurs et révélateurs d’une certaine inquiétude latente, que les évènements extérieurs font ressurgir, et qui vient alors se matérialiser dans l’espace de la chambre. C’est un lieu de refuge, mais également de cristallisation.
Je commençais à aborder la notion de « monde du silence », notion qui, d’après moi, était sans doute ce qui était le plus représentatif de la période, ou du moins de la façon dont je la vivais, après plusieurs confinements successifs.
Ces expérimentations ont également été l’occasion de creuser une interrogation quant à l’occupation de lieux : les confinements ont été un évènement qui m’a personnellement poussé à questionner et à revoir mon rapport à l’occupation de mes lieux de vies, et même, paradoxalement, à ma façon d’être en dehors de ces lieux de vie, de ces enclaves privées. Ici, nous sommes dans un processus d’occupation de lieux abandonnés, geste qui a été motivé par les contraintes lié aux procédures de confinement et d’enfermement. Il s’agissait de pouvoir trouver des échappatoires, des endroits qui opèreraient comme des respirations.